« Langue des signes française » : différence entre les versions
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La '''langue des signes française''' est aussi souvent appelée par son acronyme, [[LSF]]. Il est important de souligner que c'est évidemment une langue à part entière, qui est aussi à distinguer du français signé, un code qui sert à interagir avec des entendant.e.s qui ne connaissent pas la syntaxe de la langue des signes. Le français signé calque l'ordre des mots du français oral, alors que la langue des signes a un ordre des mots qui lui est propre. | La '''langue des signes française''' est aussi souvent appelée par son acronyme, [[LSF]]. Il est important de souligner que c'est évidemment une langue à part entière, qui est aussi à distinguer du français signé, un code qui sert à interagir avec des entendant.e.s qui ne connaissent pas la syntaxe de la langue des signes. Le français signé calque l'ordre des mots du français oral, alors que la langue des signes a un ordre des mots qui lui est propre. | ||
''' | '''Aire géographique ''' : La vieille langue des signes française est signalée pour la première fois par l'abbé de l'Epée, à la fin du XVII° dans les communautés sourdes parisiennes. Cette variété influente a essaimé largement, obtenant aujourd'hui: la langue signée française ([[LSF]]), mais aussi la langue des signes du Québec, de l'irlandais, du Mexique, de Russie, du Brésil, des Pays-Bas, la langue des signes espagnole, flamande ou franco-belge. Aux États-Unis, où Laurent Leclerc l'a enseignée, la [[LSF]] a évolué en langue des signes américaine (ASL), qui elle-même a donné naissance à des variétés proches en Thaïlande, au Kenya, aux Philippines et en Malaisie. | ||
La vieille langue des signes française est signalée pour la première fois par l'abbé de l'Epée, à la fin du XVII° dans les communautés sourdes parisiennes. Cette variété influente a essaimé largement, obtenant aujourd'hui: la langue signée française ([[LSF]]), mais aussi la langue des signes du Québec, de l'irlandais, du Mexique, de Russie, du Brésil, des Pays-Bas, la langue des signes espagnole, flamande ou franco-belge. Aux États-Unis, où Laurent Leclerc l'a enseignée, la [[LSF]] a évolué en langue des signes américaine (ASL), qui elle-même a donné naissance à des variétés proches en Thaïlande, au Kenya, aux Philippines et en Malaisie. | |||
En raison de cette histoire sociolinguistique, les signant.e.s LSF peuvent avoir une facilité d'intercompréhension avec des signant.e.s des pays lointains cités ci-dessus. Cette intercompréhension ne découle pas de ce que les langues signées seraient plus simples, plus universelles ou plus transparentes que les langues orales. Elle découle tout simplement du fait que ces variétés sont les dialectes d'une même langue d'origine. Les autres langues signées du monde sont typologiquement nettement différenciées. | En raison de cette histoire sociolinguistique, les signant.e.s LSF peuvent avoir une facilité d'intercompréhension avec des signant.e.s des pays lointains cités ci-dessus. Cette intercompréhension ne découle pas de ce que les langues signées seraient plus simples, plus universelles ou plus transparentes que les langues orales. Elle découle tout simplement du fait que ces variétés sont les dialectes d'une même langue d'origine. Les autres langues signées du monde sont typologiquement nettement différenciées. | ||
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La LSF a au moins un dialecte connu: La langue des signes de Marseille qui compte 1000 locuteurs entre Marseille, Toulon, La Ciotat, et Salon de Provence (Sallagooty 1975). Ce dialecte est aussi pratiqué au Togo. D'autres dialectes sont sous-documentés: | La LSF a au moins un dialecte connu: La langue des signes de Marseille qui compte 1000 locuteurs entre Marseille, Toulon, La Ciotat, et Salon de Provence (Sallagooty 1975). Ce dialecte est aussi pratiqué au Togo. D'autres dialectes sont sous-documentés: | ||
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Selon Ethnologue (2009), qui cite Van Cleve (1986), la langue des signes française compte 50.000 à 100.000 locuteurs en France. | |||
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Les langues non-officielles de l'État français relèvent d'une notation entre 1 et 3 (cf. [[statut des langues]]). | |||
La langue dominante, le français oral, est la seule langue officielle. | La langue dominante, le français oral, est la seule langue officielle. | ||
La langue des signes française (LSF) est reconnue comme une langue de France par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF). | La langue des signes française ([[LSF]]) est reconnue comme une langue de France par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF, 2010). | ||
== Bibliographies == | == Bibliographies == | ||
Version du 16 octobre 2023 à 15:18
La langue des signes française est aussi souvent appelée par son acronyme, LSF. Il est important de souligner que c'est évidemment une langue à part entière, qui est aussi à distinguer du français signé, un code qui sert à interagir avec des entendant.e.s qui ne connaissent pas la syntaxe de la langue des signes. Le français signé calque l'ordre des mots du français oral, alors que la langue des signes a un ordre des mots qui lui est propre.
Aire géographique : La vieille langue des signes française est signalée pour la première fois par l'abbé de l'Epée, à la fin du XVII° dans les communautés sourdes parisiennes. Cette variété influente a essaimé largement, obtenant aujourd'hui: la langue signée française (LSF), mais aussi la langue des signes du Québec, de l'irlandais, du Mexique, de Russie, du Brésil, des Pays-Bas, la langue des signes espagnole, flamande ou franco-belge. Aux États-Unis, où Laurent Leclerc l'a enseignée, la LSF a évolué en langue des signes américaine (ASL), qui elle-même a donné naissance à des variétés proches en Thaïlande, au Kenya, aux Philippines et en Malaisie. En raison de cette histoire sociolinguistique, les signant.e.s LSF peuvent avoir une facilité d'intercompréhension avec des signant.e.s des pays lointains cités ci-dessus. Cette intercompréhension ne découle pas de ce que les langues signées seraient plus simples, plus universelles ou plus transparentes que les langues orales. Elle découle tout simplement du fait que ces variétés sont les dialectes d'une même langue d'origine. Les autres langues signées du monde sont typologiquement nettement différenciées.
Situation typologique (famille de langues) : _?_
Principaux dialectes : La LSF a au moins un dialecte connu: La langue des signes de Marseille qui compte 1000 locuteurs entre Marseille, Toulon, La Ciotat, et Salon de Provence (Sallagooty 1975). Ce dialecte est aussi pratiqué au Togo. D'autres dialectes sont sous-documentés:
“des dialectes de Metz ou de Nancy, par exemple, on ne sait rien ; sinon qu’ils existent, et ont chez les sourds la réputation d’être fort éloignés de ce qui se pratique à Paris.” (Delaporte 2005 :130)
La langue des signes de Lyons est peu intelligible à partir de la langue des signes française, et il se pourrait qu'elle n'en soit pas un dialecte.
Vitalité
Nombre absolu de locuteurs
▶ Facteur 2 : __
Selon Ethnologue (2009), qui cite Van Cleve (1986), la langue des signes française compte 50.000 à 100.000 locuteurs en France.
Politique linguistique
▶ Facteur 7 : __
Les langues non-officielles de l'État français relèvent d'une notation entre 1 et 3 (cf. statut des langues).
La langue dominante, le français oral, est la seule langue officielle. La langue des signes française (LSF) est reconnue comme une langue de France par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF, 2010).
Bibliographies
bibliographie sociologie du langage
- Hugounenq, H. 2005. 'Le statut politique de la langue des signes, Éléments de réflexion sur la perception du bilinguisme en France', Marges Linguistiques 10.
- Van Cleve, J. (éd.) 1986. Encyclopedia of Deaf people and deafness, Washington, D.C.: Gallaudet University.
bibliographie linguistique
- Corpus de la parole, article 'Langue des signes française (LSF)'.
- Cuxac, Ch. 2000. La langue des signes française!: les voies de l’iconicité, Paris, Ophrys.
- Cuxac, Ch. 1983. Le langage des sourds, Paris : Payot.
- Delaporte, Y. 2004a. 'Deux siècles d’histoire de la langue des signes française : les tendances évolutives', Silexicales 4, Linguistique de la langue des signes française: recherches actuelles [Actes du colloque de Villeneuve d’Ascq], 131-151.
- Delaporte, Y. 2002b. 'La question étymologique en langue des signes : méthodes de recherche', Actes des Journées d’études de l’Association de recherches interdisciplinaires en langue des signes.
- Delaporte, Y. Dictionnaire étymologique et historique de la langue des signes, Origine et évolution de 1200 signes, Éditions du Fox.
- Delaporte, Y. 2005. 'La variation régionale en langue des signes française', Marges Linguistiques 10.
- Delaporte, Y. 2005b. 'Signes de numération dans les institutions pour enfants sourds : une énigme ethnolinguistique', communication aux Journées d’études de l’ARILS, novembre 2000 (Actes non publiés), http://www.2-as.org [Rubrique « Recherches »].
- Delaporte, Y. 2005c. Origine et évolution des termes pour désigner les mois en langue des signes française.
- Dictionnaires vidéo de LSF: Dico L.S.F. et Sematos.eu
- Girod, M. & al. 1997. La langue des signes. Dictionnaire bilingue LSF / français. Vincennes : Éditions IVT.
- Groupe de recherche sur le langage gestuel. 1982. Les mains qui parlent. Éléments de vocabulaire de la langue des signes. Poitiers.
- Oléron, P. 1974. Éléments de répertoire du langage gestuel des sourds-muets, Paris : Éditions du CNRS.
- Oléron, P. 1978. Le langage gestuel des sourds : syntaxe et communication, Paris : Éditions du CNRS.
- Pfau, R. & M. Steinbach 2006. 'Modality-independent and modality-specific aspects of grammaticalization in sign languages', Linguistics in Potsdam 24, 3-98. pdf.
- Ravent, A. & Page, M.-J. 1984. Des mains pour le dire, Répertoire de vocabulaire de signes gestuels, Le Puy : Institut médico-pédagogique pour jeunes sourds.
- Wikisign. Dictionnaire collaboratif de LSF, http://www.wikisign.org/.